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Les effets du stress toxique sur le développement du cerveau des enfants

6 minutes
Le stress toxique peut affaiblir la structure du cerveau en développement, avec des conséquences à long terme sur l'apprentissage, le comportement et la santé physique et mentale.
Les effets du stress toxique sur le développement du cerveau des enfants
Sergio De Dios González

Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Le développement sain des enfants peut être affecté par une réponse excessive ou prolongée du stress aux systèmes du corps et du cerveau. Le stress toxique peut avoir des effets néfastes sur l’apprentissage, le comportement et la santé tout au long de la vie.

Apprendre à faire face à l’adversité est un élément important du développement sain de l’enfant. Lorsque nous sommes menacés, notre corps se prépare à réagir en augmentant le rythme cardiaque, la pression sanguine et les hormones de stress comme le cortisol.

Lorsque les systèmes de réponse au stress d’un jeune enfant sont activés dans un environnement où les relations avec les adultes sont positives, ces effets physiologiques sont atténués. Le résultat est le développement de systèmes de réponse au stress sains.

Cependant, si la réponse au stress est extrême et durable, et que l’enfant voit ces relations d’amortissement compromises, il peut en résulter un affaiblissement des systèmes et de la structure du cerveau. Les répercussions peuvent durer toute la vie.

En l’absence de relations réactives avec les adultes qui s’occupent de lui, les systèmes de réponse au stress de l’enfant sont mis en alerte et le restent. Le coût cumulé augmente la probabilité de retards de développement, de difficultés d’apprentissage et de problèmes de comportement pendant l’enfance.

Mais pas que… L’enfant présente un risque plus important de souffrir plus tard de diabète, de maladies cardiaques, de dépression, de toxicomanie, d’alcoolisme et encore d’autres problèmes de santé majeurs chez les adultes.

Des recherches biologiques approfondies montrent que le stress chronique et sévère peut devenir toxique pour le cerveau et les systèmes biologiques en développement lorsqu’un enfant subit une adversité importante, comme la pauvreté, les abus, la négligence, la violence environnementale, la toxicomanie, etc.

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Le stress dans l’enfance

Les expériences de la petite enfance jouent un rôle important dans le développement et le fonctionnement du cerveau. Les interactions avec l’enfant et son environnement influent sur l’apprentissage, le comportement et la santé à long terme.

Il est essentiel, pour le développement d’une structure cérébrale saine, que les enfants aient des soignants attentifs. Et qu’ils développent des relations positives qui les aident à apprendre à gérer les expériences stressantes.

En général, la réponse au stress est une réponse physiologique à un événement défavorable ou à une circonstance exigeante. Elle comprend des changements biochimiques dans les systèmes neurologique, endocrinien et immunitaire. Cependant, le stress n’est pas toujours un phénomène négatif. Le stress peut être positif, tolérable et toxique.

Une réponse positive au stress est une réponse normale au stress et est essentielle à la croissance et au développement de l’enfant. Les réactions positives au stress sont peu fréquentes, de courte durée et légères.

L’enfant bénéficie de solides amortisseurs sociaux et émotionnels, tels que le réconfort et la protection des parents. L’enfant gagne en motivation et en résilience pour chaque réponse positive au stress, de sorte que les réactions biochimiques reviennent au niveau de base.

Les réponses au stress tolérable sont plus sévères, plus fréquentes ou plus durables. Le corps réagit à un degré plus élevé, et ces réponses biochimiques ont le potentiel d’affecter négativement la structure du cerveau.

Dans les réactions de stress tolérable, une fois l’adversité éliminée, le cerveau et les organes se rétablissent complètement lorsque l’enfant est protégé par des relations réactives. En d’autres termes, s’il bénéficie d’un soutien social et émotionnel fort.

Le stress toxique de l’enfance

Le stress toxique de l’enfance est une réponse anormale au stress. Il s’agit d’un trouble qui se traduit par une augmentation soutenue du taux de cortisol et un état inflammatoire persistant dans lequel l’organisme ne parvient pas à normaliser ces changements, que le facteur de stress disparaisse ou non.

Le stress toxique entraîne une activation prolongée de la réponse au stress, avec une incapacité de l’organisme à revenir à des niveaux basaux dans les constantes qui ont été altérées. Un manque de soutien, de réassurance ou d’attachement émotionnel de la part des soignants peut empêcher que cela ne soit une réponse normale au stress.

Le stress toxique de l’enfance est un problème très grave. Les enfants qui subissent un stress toxique risquent d’avoir des effets néfastes à long terme sur leur santé, qui peuvent ne se manifester qu’à l’âge adulte.

Ces effets néfastes sur la santé comprennent des capacités d’adaptation inadéquates, une gestion du stress inadéquate, un mode de vie malsain, des maladies mentales et maladies physiques. Plus les expériences de l’enfance sont négatives, plus les retards de développement et les problèmes de santé ultérieurs, comme la toxicomanie, sont susceptibles de se produire.

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Développement du cerveau et stress toxique

Les enfants affichent des comportements externes, comme l’agressivité, et des comportements internes, comme l’anxiété. Le problème est que ces comportements ne sont pas propres aux enfants : souvent, l’entourage ne voit qu’un enfant agressif qui se comporte mal, et non un enfant qui essaie de faire prendre conscience de la douleur constante qu’il ressent.

Le traumatisme du stress toxique et ses effets peuvent également avoir un effet subtil de normalisation. Les enfants qui n’ont pas une vision plus large du monde peuvent en venir à penser que la violence domestique est normale, ou que la violence dans les rues est aussi naturelle que la pluie.

Sur le plan du développement, un enfant qui connaît l’adversité risque de subir des modifications permanentes de la structure cérébrale, une altération épigénétique et une modification de la fonction génétique. Les implications pour la santé à long terme et les effets sur le développement sont critiques, et comprennent un risque accru de maladies liées au stress.

La réponse au stress toxique affecte le réseau neuroendocrinien et immunitaire, et cette réponse entraîne une réponse prolongée et anormale du cortisol. Le dérèglement immunitaire qui en résulte, qui comprend un état inflammatoire persistant, augmente le risque et la fréquence des infections chez les enfants.

En outre, on pense que la réponse au stress toxique joue un rôle dans la physiopathologie des troubles dépressifs, de la dysrégulation comportementale, du syndrome de stress post-traumatique et de la psychose. Les adultes qui ont connu l’adversité dans leur petite enfance sont également enclins à souffrir davantage de maladies physiques.

Ces mauvais résultats en matière de santé sont variés et comprennent l’alcoolisme, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, la dépression, le cancer, l’obésité, l’augmentation des tentatives de suicide ou les cardiopathies ischémiques… Parmi de nombreuses autres pathologies.

Les experts recommandent de créer des politiques qui minimisent l’impact du stress toxique sur les enfants. Il faudrait notamment rendre l’assistance d’experts plus accessible – pour les soignants qui n’ont peut-être pas les connaissances et les compétences suffisantes – et renforcer le soutien aux programmes d’intervention existants.


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